Biographie de

Émérence Chapleau

Biographie d'Émérence

Contexte familial

Née à Montréal le 8 juillet 1929, Émérence Chapleau est le deuxième enfant d’Antoinette Roy et de Noël Chapleau, qui demeurent à l’époque à l’angle des rues Saint-Hubert et Gounod. Elle est baptisée à la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire le lendemain, soit le 9 juillet 1929, en présence de sa marraine Émérence Roy-Bussières et de son parrain Gabriel Roy.

Émérence grandit au sein d’une famille de 10 enfants, dont 8 filles et 2 garçons : Thérèse, Émérence, Lise, André, Céline, Claire, Nicole, Bernard, Marcelle et Annette. En plus des 10 enfants, sa mère fait 2 fausses couches. Émérence considère qu’elle a eu une très belle jeunesse, malgré quelques pleurs – mais c’est normal dans une famille si nombreuse!

Études et vie professionnelle

Émérence aime faire des études et elle aurait aimé se rendre jusqu’à la 12e année, soit l’équivalant du cégep d’aujourd’hui. Mais hélas, étant l’une des aînées, elle doit restreindre ses études et aller sur le marché du travail pour aider à faire vivre la famille.

Vers 1943, elle fréquente le Business College pour apprendre l’anglais et l’espagnol. Comme elle réussissait bien, on envoie Émérence travailler chez Bock et Tétreault, seulement six mois après le début de sa formation au Collège, bien avant la fin de ses études de 12 mois. Elle y travaillera durant 5 ans.

Le hasard fait bien les choses, puisqu’un jour, alors que le surintendant de la Ville de Montréal-Nord passait pour faire le recensement à domicile, il demande à sa mère si Émérence est disponible pour aller travailler à la Ville de Montréal-Nord, car on y recherche une secrétaire. Sa mère lui en parle et elle accepte qu’Émérence passe une entrevue. Parce qu’elle est mineure, sa mère doit donner son accord. À sa grande surprise, elle obtient le poste de secrétaire du greffier de la Ville de Montréal-Nord!

En réalité, elle travaille pour tous les services, car il n’y avait pas d’autres secrétaires, en plus de préparer les payes de tout le personnel, c’est-à-dire du greffier, des policiers, des membres du service de l’incendie et des gens du bureau. C’est une très belle expérience qui dure 5 ans.

Ensuite, c’est facile de trouver de l’emploi; sa troisième expérience est pour l’entreprise Familex. Elle y travaille comme secrétaire et téléphoniste, et c’est là qu’elle rencontre celle qui deviendra plus tard sa belle-sœur : Gertrude Léger.


La rencontre de son amoureux

Un peu plus tard, Gertrude lui demande si Émérence sortait avec un homme. À sa grande surprise, elle répond : « oui, et même avec plusieurs ». « D’accord, mais aimerais-tu rencontrer mon frère Hubert? » « Pourquoi pas? Fais-le venir au bureau et on verra bien pour la suite. » Hubert se présente au bureau comme prévu. Émérence se sent émue et contente à la fois, car le jeune homme devant elle, elle l’a connu 10 ans auparavant à une soirée dansante. Trois jours après leur rencontre au bureau, Émérence reçoit un coup de téléphone d’Hubert lui demandant de faire une sortie pour aller souper chez sa sœur Rita, car on y fêtait le deuxième anniversaire de Marc-André, le fils cadet de Rita.

Une chose en amène une autre et ils se fiancent en décembre 1964, pour ensuite se marier le 24 avril 1965. De cette union naissent Suzanne, le 29 janvier 1966, et Jean-Marc, le 19 avril 1968.

« Le bonheur est lié au regard sur la vie. »

La fibre artistique

Dans son enfance, lorsqu’elle habitait sur la rue Saint-Hubert, il y avait un meuble avec des miroirs en angle, mobiles. Elle y jouait pour dessiner. C’était facile pour faire des reproductions et elle dessinait sur n’importe quoi, car dans ces années-là, il n’y avait pas grand-chose d’autre que des papiers d’emballage à sa disposition. Dès l’âge de 14 ans, Émérence réalise quelques beaux pastels secs, grâce au cadeau acheté par sa marraine Émérence. Lorsqu’elle travaillait comme secrétaire, elle a commencé à s’acheter des fusains, des crayons de couleur et des boites d’aquarelle.

Dans les années 1950, elle s’est équipée d’un appareil-photo et d’une caméra. Après son mariage et l’arrivée des enfants, Émérence met son talent artistique sur pause pour s’occuper de l’essentiel de sa vie : sa famille.

Émérence prend sa retraite vers 65 ans, en 1994. Elle retouche au dessin grâce à une formule d’atelier. Et c’est comme ça qu’a commencé sa démarche artistique, en classe, avec son mari, en prenant des cours de dessin, de fusain et de nature morte pour apprendre les bases théoriques et toucher à plusieurs médiums ainsi que de différents styles picturaux. Elle suit les classes de Madame Annette Desmarais, à Laval, durant 10 ans, qui incluaient une exposition par année. Sa dernière toile, réalisée en 2019, mettait en vedette Léa, la chienne de Suzanne.

Pendant 25 ans, elle a créé plus de 130 œuvres et a vécu sa passion pour le dessin et l’huile.